L’église Saint-Patern

7 octobre 2023

L’église Saint-Patern recèle des trésors d’architecture :

  • une chapelle romane à droite du chœur,
  • une voûte recouverte de lambris,
  • un maître autel somptueux,
  • des fonts baptismaux.

Son architecture extérieure est riche: gargouilles, cadran solaire, motifs divers.

Ses vitraux sont remarquables, ils datent du XVème siècle.

Chacun d’eux représente un thème: la rédemption, la vie de Jean-Baptiste, la vie de Sainte-Marie, la vie de Saint-Joseph, la résurrection.
Venez la voir et laissez-vous pénétrer par sa majesté tranquille.

L’actuelle église Saint-Patern est bâtie sur l’emplacement d’une église romane du XIIème siècle dont il ne reste plus aujourd’hui qu’une petite chapelle au nord-est du chœur. Certains historiens pensent que c’était la chapelle réservée aux seigneurs de Sauldecourt ; elle possède une cheminée et un genre de placard qui devait être une ouverture sur le chœur. Il est possible qu’il y ait une crypte sous le chœur de l’église car les registres paroissiaux rapportent que lors d’un éboulement au XVIIIème siècle il y fut vu « manière de quelque monument ».

L’église actuelle de style gothique flamboyant fut commencée en 1536 et consacrée le 15 février 1549. Les travaux ne concernaient alors que la nef et les deux chapelles de Notre Dame de Pitié et du Rosaire, ainsi que le chœur. Les collatéraux seront érigés en 1563 pour celui du nord et en 1760 pour celui du sud.

Lorsque nous entrons dans l’église nous sommes frappés par la majesté tranquille qu’elle dégage. Pour monter vers le chœur nous empruntons une allée en dallage ardoise qui forme une croix en arrivant au transept. Là nous voyons deux dalles (une de chaque côté) qui ont pu être des sépultures. Le maître-autel est érigé à la fin du XVIIème siècle, son tombeau est en marbre noir surmonté d’un retable en bois doré à trois miroirs décoré de statuettes. Il y a environ vingt ans, il a été démonté entièrement pour être restauré à la feuille d’or (classé MH).

A droite du chœur, l’autel Notre Dame de Pitié est surmonté d’une Pieta en terre cuite, oeuvre du sculpteur rennais Pierre Taveau, il date de 1785 (classé MH). Le retable présente un tableau « L’éducation de la Vierge ».

 

A gauche du chœur, l’autel Notre Dame du Rosaire a un retable classé MH lui aussi, il est daté de 1563. Il comporte une toile représentant la Vierge donnant le Rosaire à Saint-Dominique. Au sommet de ce retable nous avons une statue de la Vierge à l’enfant, restaurée il y a environ vingt ans.

La chaire ôtée dans les années 1955 et dont l’abat-voix et le dosseret avaient été conservés à la chapelle Saint Job, était en bois doré. Le « Christ en Gloire » du dosseret se trouve aujourd’hui au-dessus de l’ambon.

A la croisée du transept, quatre anges adorateurs aux magnifiques visages invitent au recueillement.

Les fonts baptismaux sont l’oeuvre du marbrier Etienne Duval. Datés de 1786, ils sont surmontés d’un baldaquin à quatre volutes et entourés d’une grille en fer forgé.

Sous le porche, un bénitier de marbre ressemble à la cuve des fonts baptismaux.

La tour et le clocher qui la surmonte ont été érigés en 1760. Ils sont l’oeuvre du rennais Antoine Le Forestier.

La façade sud porte un cadran solaire et a une architecture simple. La façade nord, par contre, est beaucoup plus ouvragée. La porte a un fronton triangulaire de type renaissance.

Un pilier de la nef porte la statue de Saint Paterne, patron de la paroisse. Près des autels du transept se trouvent aussi, à droite Saint Michel et Saint Joseph (statues de bois), et à gauche une autre statue de bois représentant un évêque de Rennes. Ces statues sont toutes classées MH.

Les Vitraux

Coté est

Le vitrail du chevet représente la Crucifixion, il est du XIXème siècle.

Côté nord
  • Le premier vitrail près de l’autel du Rosaire présente un thème particulièrement développé : la vie de la Vierge en neuf tableaux. Dû au Maître verrier Pierre Symon, de Fougères, et exécuté en 1554, il est d’une beauté remarquable. Nous y retrouvons les armes des Le Vayer et des Parthenay. La splendeur de ce vitrail apparaîtra spécialement le soir, lorsque les rayons du soleil illumineront la verrière.
  • Le second vitrail daté de 1567 représente la Rédemption. Adam et Eve accompagnés de quelques personnages (les Justes de l’Ancien Testament) sont appelés par le Christ à sortir des enfers. Les démons les regardent partir. Ce vitrail porte les armes des d’Espinay et les anciennes armes des Goulaine.
  • Le troisième vitrail daté de 1568 retrace la vie de Saint Jean Baptiste, depuis l’annonce de sa naissance à son père Zacharie, jusqu’à sa mort. Il porte les armes des de Poix et des d’Espinay, sans doute généreux donateurs.
Côté sud
  • Le vitrail de Saint Joseph est du XVIIIème siècle.
  • Le second vitrail représente la Transfiguration du Christ. Il est de 1544. Placé à l’origine en chevet, à la place de l’actuelle Crucifixion, les donateurs Guy d’Espinay et Louise de Goulaine, sa femme, y figurent. Ces portraits ont été vraisemblablement très modifiés par les restaurations successives.
  • Le troisième vitrail est celui de la Résurrection. C’est le plus ancien de l’église. Il fut posé en 1542. Issu avec la  Transfiguration de l’atelier vitréen de Gilles de la Croixvallée, son style en est sobre et sans artifice, rappelant le vitrail de la Rédemption, oeuvre de Guyon Colin successeur du Maître verrier vitréen. Des restaurations successives ont malheureusement abimé certains détails.
Côté ouest
  • Deux vitraux sont composés d’éléments d’époques différentes. L’entourage est sans doute celui de vitraux dont le thème central avait disparu au cours des siècles. On a conservé l’entourage et ajouté un panneau central représentant l’un « la Samaritaine », l’autre « Saint François ».