Eléments du patrimoine

14 décembre 2021

Louvigné-de-Bais possède un riche patrimoine dont deux édifices classés monuments historiques : la chapelle Saint-Job, construite en 1624, et l’église Saint-Paterne, édifiée au XVIe siècle.

La commune possède en outre nombre de sites remarquables :

  • Deux calvaires de taille importante, l’un situé sur le mur de l’école Saint Patern, l’autre au lieu-dit de la Babinière (voir ci-dessous),
  • Deux fours à pain particulièrement bien restaurés sont visibles en bord de route : l’un aux Patisseaux (ancienne route de Cornillé), l’autre rue des Saulniers (la Bouvrie),
  • De jolies maisons, rue du Bourg-Joly, impasse de la Cour Dorée (voir le lien ci-contre),
  • Les Manoirs de Fouesnel (route de Domagné), de Saudecour (ancienne route de La Guerche) et de la Touche.

Ci-contre : photographie de la pierre du crieur (parvis de l’église Saint -Patern).

Les calvaires

Deux calvaires sont de taille importante.

Le premier, sur le mur de l’école Saint Paterne, commémore les Missions de 1911 et de 1956 (trois à quatre semaines de sermons, confessions, messes et réflexions).

Le second, celui de la Babinière, rappelle le souvenir d’un jeune soldat mort à la guerre de 1914-1918. Très bien restauré il y a quelques années, il continue d’être bien entretenu et fleuri.

D’autres croix existent en différents points de la commune : rue des Saulniers, la Croix Méance, la Chardronnais, le Chemin du Pin, la Morinais, la Gaudinais, la Cour du Mesnil.

Ces croix étaient des lieux de procession les trois jours précédant l’Ascension : les Rogations. Ces processions partaient à 5h30 de l’église pour se rendre à l’un de ces calvaires ou croix, décoré pour la circonstance. Au retour il y avait messe à l’église. Destinées à « attirer les bénédictions du Ciel sur les biens de la terre », elles étaient très suivies.

Ci-contre : le calvaire de la Babinière.

Les fours à pain

Le pain était l’aliment de base de nos ancêtres. Aussi prenaient-ils grand soin du four qui était en général utilisé par tout le village. Même les plus petites fermes cultivaient le blé que les deux moulins à eau de la commune (Daniel et le Pont Dauphin) transformaient en farine.

La farine était pétrie avec eau et levain dans un pétrin rustique, sorte de coffre sur quatre pieds. C’était souvent le rôle des femmes. La pâte était mise à lever dans des bourriches de paille, sur un linge, entourées de couvertures pour en activer la fermentation.

Les hommes chauffaient le four avec des fagots de bois, ou de ronces et d’épines, soigneusement coupés en hiver. La combustion de ces fagots dégageait une odeur très particulière dont le pain s’imprégnait. Quand on pensait que le four était à point, on rangeait les braises sur les côtés à l’aide d’un balai de genêts préalablement trempé dans un seau d’eau. Puis on lançait une poignée de farine à l’intérieur. Suivant la vitesse de roussissement on savait s’il fallait enfourner immédiatement ou attendre.

Les femmes profitaient du jour de cuisson du pain pour cuire un poulet ou un rôti de porc, ou bien des pommes ou des poires.

Deux fours particulièrement bien restaurés sont visibles en bord de route : l’un aux Patisseaux ancienne route de Cornillé, l’autre rue des Saulniers à la Bouvrie.

Ci-contre : le four à pain au lieu-dit les Patisseaux.

Les maisons du centre-bourg

Le centre ville a de jolies maisons dont celle de la Cour Dorée ; sa porte d’entrée est surmontée d’une archivolte et d’un personnage sculpté tenant un écusson où l’on distingue les lettres LB ; selon la tradition locale les architectes de l’église, les Babin, y auraient vécu.

Porte de la cour dorée

Porte de la cour dorée

Maison de Hyacinthe Porteu de la Morandière

Maison Hyacinthe Porteu de la Morandière

En allant vers la chapelle Saint Job, à gauche, une belle maison du XVIIIème siècle porte au-dessus du linteau d’entrée une pierre gravée au nom de son propriétaire, Hyacinthe Porteu de la Morandière, et la date 1776.

Hyacinthe Porteu de la Morandière était l’un des signataires du « cahier des doléances » rédigé dans la sacristie de Louvigné-de-Bais en 1789, pour être remis à Louis XVI ; il était Procureur fiscal de la Baronnie de Vitré.

Les manoirs

A la fin du Moyen-Age le territoire de Louvigné-de-Bais est partagé entre plusieurs seigneuries.

La plus importante est celle de Sauldecourt dont les terres s’étendaient sur treize paroisses. Son château est l’un des plus anciens et des plus forts des Marches de Bretagne. Il est entouré de douves profondes. En 1490 Charles VIII roi de France menace de l’assiéger. La Duchesse Anne de Bretagne ordonne d’inonder ses abords et le préserve ainsi de toute attaque.

Ce château appartint d’abord aux Gaste, puis passa à la famille d’Espinay dont le dernier occupant Guy III et son épouse Louise de Goulaine sont inhumés en la collégiale de Champeaux (leurs monuments funéraires et leurs gisants sont en parfait état de conservation). Au fil des ans ce château va tomber en ruines et en 1760 ses pierres serviront à la construction du collatéral sud de l’église. Les douves ont été comblées dans les années 1980.
Seules deux pierres portant les armes des d’Espinay ont été conservées enchâssées dans le mur de ce qui est aujourd’hui une ferme.

manoir-de-la-famille-busnel-louvigne-de-bais

Le manoir de Fouesnel

Le manoir de la Touche a un logis bien conservé. Au rez-de-chaussée, une salle a conservé de magnifiques lambris. Au premier étage, une cheminée à pilastres est surmontée d’une peinture murale en assez bon état. Les chambres possèdent encore leur premier pavage. Ce manoir appartenait aux Busnel jusqu’à la révolution de 1789, lequel fut assassiné les premiers jours de cette révolution.                                                                                                                                     

Le manoir de Fouesnel a un corps de logis fort bien conservé et est habité. Il était important, avait chapelle et chapelain. Les douves ont été comblées il y a peu. Un écusson gravé au-dessus de la porte d’entrée porte la date de 1574. D’abord propriété des Le Vayer, il passe aux de Poix, cousins de la Marquise de Sévigné.

Il ne reste rien des petits manoirs, Le Bois d’Y, la Gretais, la Grée, l’Entillière. Un petit oratoire situé près de la Grée dédié à Saint Eutrope (dit aussi Saint Trottin car imploré pour les enfants tardant à marcher) est en bon état de conservation.

Le Blason

1992 – par Jean HASLÉ

Officier de réserve

Capitaine de la Navigation Maritime

 

En 1986, notre ville s’est dotée d’un blason. Pourquoi un blason?

Que signifie-t-il ? Comment se lit-il ?

Mais tout d’abord qu’est-ce que l’héraldique?

On définit sous ce terme la science du blason, c’est-à-dire l’art et les règles strictes qui régissent la composition, la lecture et en général tout ce qui relève des armoiries. Cette science est au demeurant fort ancienne, un auteur tout à fait fantaisiste n’ayant pas hésité à la faire remonter jusqu’à Cain.

Plus sérieusement, les Grecs de la période préchrétienne et les Romains avaient coutume de s’attribuer diverses marques reconnaissables au combat ; de même d’ailleurs les Japonais et, plus près de nous, tous les peuples européens utilisèrent ces signes de reconnaissance, ceux-ci étant initialement divers dessins fort simples, puis allant par la suite vers une extrême complexité.

En ce qui concerne la France, dans la période du Haut Moyen-Âge, la marque peut être seulement une couleur – émail – ou bien une simple bande posée de différentes façons sur le champ de l’écu-fasce, bande barre. . . Puis les armoiries deviendront plus compliquées et l’héraldique reposera toute entière entre les mains de hérauts d’armes qui auront pour mission de les établir mais aussi d’en reconnaître les porteurs. Plus tardivement la monarchie créera un office spécial, juge d’armes de France, qui restera entre les mains de la famille d’Hozier pendant plus de 150 ans. Toujours on y retrouvera cette volonté de s’affirmer unique dans le symbole représenté, et les héraldistes devront y veiller afin que soit écartée toute usurpation possible d’un blason déjà existant.
En effet si un blason peut être propriété d’un individu et sa famille, il peut l’être également d’une communauté quelconque. Chacun peut le constater ; aujourd’hui l’écusson d’une ville est une forme de signature, une marque de possession en quelque sorte et de grandes villes telles Paris, Rennes, Nantes… mais aussi de bien plus petites l’utilisent un peu de cette façon. Cela relève de l’héraldique municipale, une forme particulière de l’héraldique attachée seulement aux villes et qui bien souvent se distingue par l’écusson timbré d’une couronne murale avec parfois pour supports ou soutiens des branches de lauriers et plus rarement des animaux.

Louvigné-de-Bais ne possédait pas de blason particulier et les écussons figurant sur les vitraux de l’église appartenaient à des familles dont il existe toujours des descendants pour certaines d’entre elles (à ce propos, il faut remarquer que la période révolutionnaire n’a pas eu d’incidence sur ce point précis à Louvigné-de-Bais puisque les dégradations ordonnées sur tous les emblèmes féodaux dès 1790, n’y furent pas suivies d’effet). De nombreuses familles ont ainsi signé leurs dons : d’Espinay, de Goulaine, Le Vayer, Le Sénéchal, de Poix. Aussi un blason original a-t-il été créé, inspiré des vitraux, et est désormais officiel. Il se lit comme suit :
“ Coupé, au premier d’argent au lion issant de gueules armé d’or,
Au second losangé d’or et de gueules chargé d’une croix pattée de sable, à la bordure d’azur aux neuf macles d’or.
Couronne murale chargée de 3 hermines de sable».

De lecture quelque peu ésotérique, le dessin en est tout aussi rigoureux et n’est confié qu’à des spécialistes qui posent les différentes pièces de l’écu en respectant les proportions de celles-ci. L’exécution du blason a été confiée à Pierre JOUBERT, illustrateur renommé. La ville de Louvigné-de-Bais possède donc sa marque personnelle désormais.

Son patrimoine s’en trouve de ce fait enrichi.